• Quand je te regarde, j'ai le cœur qui palpite, papillon de brume.
    J'exulte et fracasse ma tête dans les airs, tu me rends aphrodite et spiritueux, gourmandise colorée.

    Je descends la pente à vitesse croissante, poudreuse divine.
    Tu refais le papier-peint de mon hypophyse.
    A grand coups de marteau, tu lèves mes inhibitions, je te chanterai l'amour pour toujours.

    Les tâches d'encre s'évaporent, viennent les chenilles sur le grillage.

    Ma vie est un long paysage peuplé de contrées sauvages, tu rends le temps plus long et le bonheur plus fleuri.
    Deviens mienne, deviens mon apoplexie.


    [Il date d'y a looontemps ce texte, je ne sais même plus ce qui me l'a inspiré...]


    2 commentaires
  • Aujourd'hui nous ferons exotique. Loin de la littérature française classique, nous embarquons pour le Japon et les sushis.

    I Monsieur Haruki Murakami

    Voici la bio livrée dans le livre: " Né à Tokyo en 1949, HM est le traducteur japonais de Scott Fitzgerald, Raymond Carver et John Irving. Ne supportant pas le conformisme de la société japonaise, il s'est expatrié en Grèce, en Italie, puis aux Etats-Unis. En 1995, après le tremblement de terre de Kobe et l'attentat du métro de Tokyo, il a décidé de rentrer au Japon. HM a rencontré le succès dès la parution de son premier roman Ecoute Le Chant Du Vent (1979), qui lui a valu le prix Gunzo. Suivront notamment Chroniques De L'Oiseau à Ressort, Au Sud de la Frontière, A l'ouest du Soleil, Les amants du Spoutnik, Kafka sur le Rivage et le Passage de la nuit. Plusieurs fois favori pour le prix Nobel de littérature, HM est aujourd'hui un auteur culte au Japon et son oeuvre est traduite dans plus de trente pays."

    Vous aurez donc compris que Monsieur Haruki Murakami n'est pas le premier pecnot venu, vous ne pouvez pas dire que je vous arnaque sur la qualité hein.


    II Résumé


    " Kafka Tamura, quinze ans, s'enfuit de sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. De l'autre côté de l'archipel, Nakata, un vieil homme amnésique décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s'entremêlent pour devenir le miroir l'une de l'autre tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d'un murmure enchanteur. Les forêts se peuplent de soldats échappés de la dernière guerre, les poissons tombent du ciel et les prostituées se mettent à lire Hegel. Conte initiatique du XXIème siècle, Kafka sur le Rivage nous plonge dans une odyssée moderne et onirique au coeur du Japon contemporain."

    Je vous épargnerais le commentaire littéraire de Miss Marie-Laure Delorme qui fait suite à ce résumé assez bien fait, et qui vraisemblablement ne sait pas de quoi elle parle quand elle qualifie cette oeuvre de "cruel, beau, cru." [Je développerais un peu plus loin.]


    III C'était comment ?

    a/ La structure, le style.

    Là comme ça, je dirais bien jouissif, mais ce serait faire honte au langage poétique et délicat de Monsieur Murakami.
    Au premier abord, ce livre ne m'a pas fait envie. C'est ma professeur de français qui m'a conseillé ce livre quand j'étais en Troisième, et ce n'est que très récemment que je l'ai acheté, pour le lire un mois ou deux après. Moui j'ai mis du temps à avoir envie de lire ça: A la lecture de la dernière de couverture, l'idée de me taper 637 pages sur la fugue d'un gamin et un vieux sans passé, ça ne me tentait pas. C'était sans compter sur le talent incontestable de Murakami pour transformer une histoire somme toute assez basique (le conte initiatique c'est quand même vu et revu, même au XXIème siècle) en une sorte de rêve éveillé.
    La première chose qui frappe, à la lecture des premières pages, est ce style précis, simple (pas de fioritures dans la construction des phrases), extrêmement poétique et très fin. Ouais tout ça en même temps. C'est tellement frais, pêchu et envoûtant à lire que l'on aimerait apprendre le japonais pour savourer cette prose jusqu'à sa substantifique moelle (spéciale dédicass' à Rabelais).
    Les dialogues entre les personnages sont d'une justesse incroyable, dans beaucoup de livres, j'ai l'impression que les dialogues sonnent faux, comme une comédie mal jouée. Ici on ressent toute la retenue nippone dans le choix des mots justes, pour ne pas parler trop, mais parler bien, et c'est FANTASTIQUE !!! Pardon je m'emballe, mais on ne me verra pas souvent m'extasier comme ça sur la qualité d'écriture de quelqu'un.
    L'agencement de l'histoire est très bien pensée, on en sait le minimum afin de comprendre ce qui se passe sur le coup, mais ce n'est que bien plus tard que l'on arrive à percevoir toute la dimension de ce que l'on lit. Les différentes intrigues s'entremêlent à la perfection, au point que parfois on se demande où l'on est. Impression d'autant plus grande qu'il n'y a pas que le narrateur qui parle, mais aussi d'autres hum... Choses. Oui j'aimerais ne rien vous gâcher de cette trame qui vous suspend par les pieds à mille mètre du sol, et qui vous lâche brutalement, avant de vous rattraper à quelques centimètres de la mort.

    b/ L'histoire

    Ahhh cette histoire toute moche de gamin fugueur.... Figurez-vous qu'entre les mains de Murakami c'est totalement différent. D'abord le mélange de plusieurs intrigues de manière très fines laisse traîner un certains suspens, au point qu'on en oublierait de savourer le style de l'auteur pour dévorer les pages le plus vite possible et savoir ce qui peut bien arriver.
    Au départ nous sommes bien assis dans un récit qui semble tout à fait inscrit dans le réel, jusqu'au moment où certaines perturbations surviennent. Cependant, ceci est maîtrisé et décris avec une telle subtilité qu'on ne tique pas... Ce n'est que quelques chapitres après, ou pendant le repas parce que vous avez du arrêter de lire, que soudain cette constatation s'explose contre l'intérieur de vôtre boite crânienne: " Mais merde il parle aux chats??? "
    C'est le grand art de Murakami, il est capable d'insérer quelque chose qui ressemblerait à un mauvais trip chez n'importe quel autre auteur, en une suite tout à fait logique, n'ayant pas besoin de se justifier. C'est là, et c'est sa place. C'est tout simplement magique, puisqu'ensuite ces intrusions oniriques vont se multiplier, toujours de manière très travaillées et propres, donnant une dimension nouvelle et insoupçonnable à cette histoire tristounette à première vue.
    Attention cependant à ne pas confondre, ce récit est loin de se classer parmi les oeuvres fantastiques, avec cette intrusion continue du fantastique dans le but de basculer totalement par la suite. Non ici nous sommes dans une autre dimension, un autre monde.
    L'univers de Murakami est beau, envoûtant, poétique, onirique, incroyable, mais il n'est pas cruel. Oui Miss Delorme, si les quelques passages un peu glauques du bouquins vous semblent cruels, c'est que vous n'avez jamais lu Zola ou Hugo. Parce qu'avec eux, entre Cosette et Jean Valjean qui subissent les destins et fins les plus tragiques qui soient, dans toute la cruauté que nôtre société est capable de produire, ou avec Germinal, La Bête Humaine, L'Assomoir (toute la série des Rougon-macquart en général) qui rassemble la souffance et les destins douloureux de toute une famille sur plusieurs générations, ça c'est de la cruauté, de l'injustice et vous fait monter les larmes aux yeux à chaque fin de volume, ou alors nous n'avons pas la même définition du terme cruel.


    IV Est-ce que je l'achète ?

    OUI ! Je recommande vivement ce livre à toute personne aimant la littérature avec du style et une intrigue formidablement bien construite, ainsi qu'à tous ceux qui aimerait regarder le Japon sous un autre angle.
    C'est sans hésiter que je le classe dans la catégorie Culte. Il serait vraisemblablement bête de se priver d'une oeuvre aussi belle et troublante.
    Murakami est une exception du XXIème siècle, un des seuls a avoir un peu de prestige.


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  • Cette chronique date un peu, mais comme je vous l'ai dit, je transferts. Oh je tiens à préciser, c'est un cadeau, jamais de mon propre chef je n'aurai franchi le seuil d'un étalage "jeunesse" et je n'aurai encore moins débourser le moindre centime pour une littérature que j'ai abandonné en 5ème...

    I Lish McBride

    Je n'ai pas encore parlé de l'auteur que j'ai déjà une critique à faire... C'est un livre paru aux éditions La Martinière Fiction et c'est plutôt destiné à un public "jeune", mais en quel honneur il n'y a pas de biographie de l'auteur ? C'est quand même dingue d'avoir un pavé dans les mains (bon ou pas) et de ne pas avoir accès aux informations minimales sur la personnes qui l'a écrit. Enfin moi ça me choque, surtout que ça n'incite pas les "jeunes" lecteurs à prendre de bons réflexes...

    Après une très brève recherche, j'apprends que Nécromanciens est son premier roman, et ça se voit (non je ne vais pas commencer à lui casser du sucre gratuitement sur le dos, c'est inconvenant). Je n'ai trouvé de bio que sur son site, donc c'est en anglais mais j'ai une monstrueuse flemme de vous la traduire, sans compter qu'elle a tendance à digresser. Le lien pour ceux qui veulent ici.


    II Résumé

    Que feriez-vous si vous appreniez un beau jour que vous possédez le pouvoir de réveiller les morts ? C'est ce qu'il arrive à Sam, lorsqu'il croise la route de Douglas, nécromancien aussi puissant que cruel. Brutalement plongé dans un monde féroce, emprisonné et torturé par Douglas, Sam va vivre un véritable enfer et rencontrer des créatures qui n'appartiennent pas à notre monde. Comment Sam parviendra-t-il à s'approprier son pouvoir pour le retourner contre son pire ennemi et sauver sa vie ? Aux frontières de notre monde, un univers fascinant et cauchemardesque, où les esprits des morts côtoient des créatures hybrides, magiques et animales, qui peuvent se révéler aussi drôles que terrifiantes.

    III  Évaluation (Douglas déteint sur moi, je vais devenir sadique)

    a) La forme

    Commençons par le pire, ce sera fait.
    Je crois que vous êtes au courant que je suis très exigeante sur le style, qu'en prime j'ai totalement perdu la foi concernant les écrivains contemporains et qu'en plus c'est un bouquin "jeunesse", donc avec un style que l'on devine (avant même d'avoir ouvert le livre) extrêmement pauvre et fade. Et bien voilà c'est résumé.
    Les actions s'enchaînent mécaniquement, on sent bien qu'il y a un petit effort pour introduire entre deux événements un élément descriptif pour donner du corps à l'histoire, mais sérieusement, des phrases du type "Il se gratta le menton." c'est tout simplement... Plat. Ah on se plaint d'écrivains comme Zola (ou même Umberto Eco qui peut passer dix pages à décrire une porte), mais au moins eux ils ont conscience du détails, de ce qui rend vraiment un texte vivant. Ici le côté "premier roman" transperce les pages en étalant de l'encre partout et c'est dommage. Vraiment dommage parce qu'il a un potentiel ce bouquin.
    On remarque une amélioration au niveau des scènes d'action (fight entre autre) mais ces scènes sont rares, une et demi au début et une grosse à la fin. Or c'est dans ces moments plus pêchus que L. McBride s'est un peu lâchée, ce qui rattrape un peu le reste même si soyons honnêtes, y'a encore du boulot... Je regrette aussi que la seule scène sexy ait été lamentablement censurée, puisque nous somme dans un roman "jeunesse", je ne recherche pas la pornographie mais Lish a coupé la scène comme... Comme lorsque l'on marche tranquillement dans la rue, mais que l'on ne voit pas le trou béant laissé par une plaque d'égout absente, jusqu'au moment où l'on tombe dedans. C'est abrupte et désagréable... (Dans notre exemple c'est douloureux aussi.)

    Là où j'ai été déçue aussi c'est que le surnaturel et les sensations du nécromancien sont peu exploités, on a l'impression que c'est un justificatif pour faire un simili de conte de fée mais sans créer un vrai monde inhérent aux nécromanciens, ou améliorer un mythe existant. Alors ok ok c'est un premier roman, mais c'est décevant... Si vous n'avez rien à raconter d'un minimum recherché, abstenez vous de faire des livres ou alors magnez-vous de progresser.

    Dernier point qui m'a littéralement fait hurler, et c'est la première fois que je vois un truc pareil: L'indigne traitement réservé à Madame Winalski ! C'est un personnage qui apparaît plusieurs fois du début à la fin, qui a un rôle non négligeable et qu'est-ce qu'on lui fait dès les premières pages ? Par flemme on sabre son nom en Madame W (et sans point à la fin pour marquer l'abréviation). Où avez-vous appris les règles de base d'une abréviation Mademoiselle Mc ? (ou sa traductrice Madame M ?) C'est tout de même incroyable d'assister tout au long du roman à des alternances de Madame W et Madame Winalski, j'avais juste envie de bouffer les pages... Déjà que la plupart des personnages ont des prénoms très courts, ceux qui ont le malheur d'avoir un nom trop grand se voient affublés d'un diminutif deux phrases plus loin. Si la faute en revient vraiment à l'auteur je comprends pourquoi le texte est si fade, vous ne vouliez pas non plus abréger chaque mots ? Malheureusement, à moins de mettre la main sur une version originale je ne pourrais pas démêler qui de la traductrice ou de l'écrivain a fauté (et je n'irai pas gaspiller mon temps à vérifier, ce bouquin n'en vaut pas la peine), donc dans le doute je vais cesser de lyncher L. Mcbride. Cependant qui que vous soyez, ne faites plus jamais une troncature aussi laide s'il vous plaît.

    b) Le fond

    Bon il raconte une histoire ce bouquin quand même... Ça parait un peu simpliste dit dans le résumé, et pas forcément engageant puisque ça pue le roman d'initiation à 200m mais j'ai été surprise.
    Les événements sont assez déconcertants et il y a des petites touches d'humour très fraîches, pas mal de petites choses auxquelles je ne m'attendais pas, on quitte très vite la quête initiatique pour un very bad trip (pour Sam hein) et c'est assez bon à lire. L'auteur ne s'embarrasse pas trop des codes du genre et c'est très bien, on est dans de la fantasy urbaine (pour reprendre le terme consacré) avec un gros méchant, pleins de beaux gentils, des amis fidèles, sans peur etc On retrouve néanmoins le schéma classiques côté personnages mais ça s'emboîte bien dans l'histoire finalement.

    Mon grand regret étant donc ce côté "littérature jeunesse" avec un style sans relief, surtout pas compliqué et une histoire toute timorée, qui n'arrive pas à prendre son envol alors qu'il y a pourtant de très très bons éléments (pouvoir du nécromanciens pas exploités du tout par exemple, interactions entre races pas assez développées etc). Pourtant les enfants et ados sont capables de lire de gros livres avec des termes compliqués et un style de la mort qui tue tout (suivez mon regard vers Monsieur Tolkien) mais non on s'acharne à proposer à la jeunesse des choses faciles sans profondeur...
    J'ose espérer qu'avec ses futures romans L. McBride saura prendre son style en mains et surtout mieux maitriser sa narration, pourquoi pas avec des trames un peu plus développées.


    IV Finalement

    C'est pas un si mauvais livre que ça, y'a du bon et il est tout a fait adapté au public qu'il vise: pré-ados et ados, mais pas pour moi... J'suis devenue une vieille peau aigrie.
    Donc je le classe dans la catégorie roman de gare, parce que l'histoire est bonne même si elle aurait pu être mieux exploitée et parce que le style est... Non en fait il n'y a pas de style.

    Bilan très mitigé, mais j'ai quand même été transportée, c'est quand même ça qui compte toujours au final.


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  • Elle patientait devant ce grand bâtiment vert d'eau, étrange contraste entre cette silhouette élancée toute de blanc vêtue et ce gigantesque cube couleur lagon divin. Elle m'aperçut alors que le vent faisait virevolter ma jupe en tout sens, après quelques banalités nous marchâmes avec appréhension vers la morne bâtisse adjacente.

    Encore déprimée et désabusée de ma précédente soirée, j'entrais dans quelque chose qui ralluma un peu de chaleur humaine dans mon pauvre petit cœur, je n'étais pas vraiment prête à ça, heureusement que la veille cette soirée entre amis avait soufflé sur quelques braises de cet âtre à demi éteint, sinon j'aurai flanché, je crois bien.
    Au début rien n'est vraiment indiqué, il faut donc demandé autour de soit, souvent répéter notre phrase à cause du brouhaha ambiant... Nous atterrissons au premier, les mains pleines de papiers et déjà ces regards presque complices, connivence autour d'un acte teinté de générosité, sourires et douceur. Les chaises où nous sommes assises paraissent tellement dures dans cette atmosphère bienveillante.

    Nous sommes séparées, chacune écoutée par une personne différente, les questions s'enchaînent: Maladies, état de santé, sexe, de manière tellement naturelle cette femme et son visage radieux s'assuraient que tout se passerait bien, autant pour moi que pour eux, ceux d'après, ceux que je ne verrai jamais.
    Je l'attends à la sortie, on échange nos impressions, à quelques mètres deux personnes exigent que nous buvions un jus de fruit avant de descendre, notre parcours est finalement jonché de tables où s'étalent boissons sucrées et gâteaux en tout genre: Pour certains c'est un paradis pour d'autre un calvaire, moi je ne choisis pas: Je subis les deux.

    Un nouveau sas de contrôle, en tenant mon sac chargé du matériel nécessaire à la suite des opérations, je prends soudain conscience de la quantité du prélèvement et je me rappelle de ce qu'on se disait ce matin: "Et cette d'aiguille, énorme..." Ah oui. Nous devons attendre que des places se libèrent, assises dans un couloir étroit, elle stresse, moi j'ai l'impression que ma pression artérielle diminue doucement de minutes en minutes jusqu'au moment où elle ne sera plus.

    Je passe dans la salle suivante, on apercevait déjà du couloir les gens allongés, personnes ne hurlait ou ne s'évanouissaient, c'était bon signe. Un petit test pour vérifier que je ne suis pas anémiée, avec une dame fort gentille, je suis entrée dans une bulle bleue/blanche médicale avec des fées infirmières qui n'ont qu'un seul but: Que je sois détendue et supporte bien l'extraction. En moi ce ne sont plus des braises mais du petit bois qui craque fort sous des flammes naissantes.

    Une civière se libère, je m'allonge je regarde autour de moi, l'ambiance est très cool, avec des blagues d'infirmières et de la joie partout, assez pour couvrir les quelques cas trop angoissés. On s'enquière de moi, si je me sens bien pendant qu'avec des gestes précis on attrape mon bras et y passe un garrot très serré, la poche de récupération est insérée dans cette petite machine prévue pour ballottée la-dite poche qui ne restera pas vide longtemps. Habituellement je regarde quand on me plante une aiguille quelque part, parce que je suis curieuse de voir ma chair ployer sous cet objet si pointu, et parce que je veux savoir à quel moment ça va être douloureux, je n'aime pas être surprise dans ces cas là. Mais je dois bien avoué que le diamètre de l'aiguille en question était bien trop impressionnant pour moi cette fois, j'ai détourné la tête. J'ai entendu : "Attention je pique." d'aussi loin qu'en rêve et je fus brutalement réveillée par la morsure du métal contre ma peau, j'ai été surprise et j'ai détesté ça.
    Avec un intérêt non feint, j'ai tourné la tête à m'en faire un torticolis pour observer ce qui allait suivre: Voir mon sang se précipiter dans ce tuyau et colorer d'un seul coup le translucide en rouge carmin. Mon Dieu cela va si vite, peut-on recommencer ? J'aimerais le voir encore s'il vous plait.

    Les jambes surélevées je regardais de temps à autre la poche, le rouliroula et les bulles d'hémoglobine, puis j'ai laissé mon esprit divaguer. J'aurais aimé sentir le mouvement de ma vie s'écouler vers l'extérieur pour avoir peur, tellement peur que plus jamais je n'aurais envie de la laisser s'échapper, mais la sensation est beaucoup trop ténue pour un quelconque effet du genre. La vue de la fenêtre était peu attrayante, mais je me sentais tellement en sécurité dans cet espace qu'il pouvait bien pleuvoir des bombes dehors, je m'en contre-fichais. Je ne me faisais pas de soucis pour tout ce sang qui foutait le camp, je me sentais connectée à tous les autres qui saignaient autour de moi, mus par la même volonté. Je me sentais tellement bien.

    Une dizaine de minutes plus tard, calmée de tous les maux qui pouvaient sévir en moi, on m'expliqua la marche à suivre pour me relever très doucement et permettre à mon corps de comprendre que le volume sanguin en circulation avait quelque peu chuté. A la dernière pause de 2 minutes, assise jambes pendantes par dessus le lit, j'eus 3 infirmières pour me demander si je me sentais bien, je ne me suis jamais sentie aussi bien vous savez ? Non en fait j'ai juste répondu avec un grand sourire : "Ça va, ne vous inquiétez pas."

    Je la rejoins enfin dans le coin collation où on nous somme avec bienveillance de manger et boire à volonté. J'me gave de beignets et de jus d'orange, on discute. Je m'étonne de la gentillesse de tout le monde et des "Ça va?" alarmés dès que l'on regarde dans le vide plus de 10 secondes (même si c'est formidablement agréable d'être choyé comme ça), elle me répondit avec des yeux ahuris : "Mais t'as vu comme t'es pâle ?" Ah vraiment? J'ai pas de miroir sur moi là...

    J'suis repartie à pied, au bord d'une indigestion sucrée, le cœur crépitant: Des humains m'avaient fait chaud au cœur, ça faisait bien longtemps tiens, pour la peine, je reviendrais.


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  • Comme écrit je ne sais plus où, je suis étudiante et mon agenda lecture a tendance à en souffrir, de cause à effet mes publications en pâtissent aussi.
    J'aimerais donc déclarer ouverte la semaine du bourrage de crâne, où je vais joyeusement reprendre mes cours et les apprendre par cœur ahah. La semaine d'après je pourrais inaugurer la semaine vomissure intellectuelle, ou masturbation psychique pour recracher avec application les-dit cours...
    Je vois déjà des millions de lecteurs consternés se lamenter "Oh noooon", mais ne vous inquiétez pas ! J'ai un précédent blog sur le même thème, qui regorge de critiques et de textes moisis, ça me donnera l'occasion de transvaser tout ça tout en gardant le même rythme de publication, et en offrant de la lectures à mes lecteurs (oui je radote). Elle est pas belle la vie ?

    PS: Prochainement la rubrique Intimement sucré va se remplir de textes de mon cru, vous pouvez d'ores et déjà mettre les tomates à pourrir.


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