• [Roman de gare interdit aux +14] Lish McBride, Nécromanciens

    Cette chronique date un peu, mais comme je vous l'ai dit, je transferts. Oh je tiens à préciser, c'est un cadeau, jamais de mon propre chef je n'aurai franchi le seuil d'un étalage "jeunesse" et je n'aurai encore moins débourser le moindre centime pour une littérature que j'ai abandonné en 5ème...

    I Lish McBride

    Je n'ai pas encore parlé de l'auteur que j'ai déjà une critique à faire... C'est un livre paru aux éditions La Martinière Fiction et c'est plutôt destiné à un public "jeune", mais en quel honneur il n'y a pas de biographie de l'auteur ? C'est quand même dingue d'avoir un pavé dans les mains (bon ou pas) et de ne pas avoir accès aux informations minimales sur la personnes qui l'a écrit. Enfin moi ça me choque, surtout que ça n'incite pas les "jeunes" lecteurs à prendre de bons réflexes...

    Après une très brève recherche, j'apprends que Nécromanciens est son premier roman, et ça se voit (non je ne vais pas commencer à lui casser du sucre gratuitement sur le dos, c'est inconvenant). Je n'ai trouvé de bio que sur son site, donc c'est en anglais mais j'ai une monstrueuse flemme de vous la traduire, sans compter qu'elle a tendance à digresser. Le lien pour ceux qui veulent ici.


    II Résumé

    Que feriez-vous si vous appreniez un beau jour que vous possédez le pouvoir de réveiller les morts ? C'est ce qu'il arrive à Sam, lorsqu'il croise la route de Douglas, nécromancien aussi puissant que cruel. Brutalement plongé dans un monde féroce, emprisonné et torturé par Douglas, Sam va vivre un véritable enfer et rencontrer des créatures qui n'appartiennent pas à notre monde. Comment Sam parviendra-t-il à s'approprier son pouvoir pour le retourner contre son pire ennemi et sauver sa vie ? Aux frontières de notre monde, un univers fascinant et cauchemardesque, où les esprits des morts côtoient des créatures hybrides, magiques et animales, qui peuvent se révéler aussi drôles que terrifiantes.

    III  Évaluation (Douglas déteint sur moi, je vais devenir sadique)

    a) La forme

    Commençons par le pire, ce sera fait.
    Je crois que vous êtes au courant que je suis très exigeante sur le style, qu'en prime j'ai totalement perdu la foi concernant les écrivains contemporains et qu'en plus c'est un bouquin "jeunesse", donc avec un style que l'on devine (avant même d'avoir ouvert le livre) extrêmement pauvre et fade. Et bien voilà c'est résumé.
    Les actions s'enchaînent mécaniquement, on sent bien qu'il y a un petit effort pour introduire entre deux événements un élément descriptif pour donner du corps à l'histoire, mais sérieusement, des phrases du type "Il se gratta le menton." c'est tout simplement... Plat. Ah on se plaint d'écrivains comme Zola (ou même Umberto Eco qui peut passer dix pages à décrire une porte), mais au moins eux ils ont conscience du détails, de ce qui rend vraiment un texte vivant. Ici le côté "premier roman" transperce les pages en étalant de l'encre partout et c'est dommage. Vraiment dommage parce qu'il a un potentiel ce bouquin.
    On remarque une amélioration au niveau des scènes d'action (fight entre autre) mais ces scènes sont rares, une et demi au début et une grosse à la fin. Or c'est dans ces moments plus pêchus que L. McBride s'est un peu lâchée, ce qui rattrape un peu le reste même si soyons honnêtes, y'a encore du boulot... Je regrette aussi que la seule scène sexy ait été lamentablement censurée, puisque nous somme dans un roman "jeunesse", je ne recherche pas la pornographie mais Lish a coupé la scène comme... Comme lorsque l'on marche tranquillement dans la rue, mais que l'on ne voit pas le trou béant laissé par une plaque d'égout absente, jusqu'au moment où l'on tombe dedans. C'est abrupte et désagréable... (Dans notre exemple c'est douloureux aussi.)

    Là où j'ai été déçue aussi c'est que le surnaturel et les sensations du nécromancien sont peu exploités, on a l'impression que c'est un justificatif pour faire un simili de conte de fée mais sans créer un vrai monde inhérent aux nécromanciens, ou améliorer un mythe existant. Alors ok ok c'est un premier roman, mais c'est décevant... Si vous n'avez rien à raconter d'un minimum recherché, abstenez vous de faire des livres ou alors magnez-vous de progresser.

    Dernier point qui m'a littéralement fait hurler, et c'est la première fois que je vois un truc pareil: L'indigne traitement réservé à Madame Winalski ! C'est un personnage qui apparaît plusieurs fois du début à la fin, qui a un rôle non négligeable et qu'est-ce qu'on lui fait dès les premières pages ? Par flemme on sabre son nom en Madame W (et sans point à la fin pour marquer l'abréviation). Où avez-vous appris les règles de base d'une abréviation Mademoiselle Mc ? (ou sa traductrice Madame M ?) C'est tout de même incroyable d'assister tout au long du roman à des alternances de Madame W et Madame Winalski, j'avais juste envie de bouffer les pages... Déjà que la plupart des personnages ont des prénoms très courts, ceux qui ont le malheur d'avoir un nom trop grand se voient affublés d'un diminutif deux phrases plus loin. Si la faute en revient vraiment à l'auteur je comprends pourquoi le texte est si fade, vous ne vouliez pas non plus abréger chaque mots ? Malheureusement, à moins de mettre la main sur une version originale je ne pourrais pas démêler qui de la traductrice ou de l'écrivain a fauté (et je n'irai pas gaspiller mon temps à vérifier, ce bouquin n'en vaut pas la peine), donc dans le doute je vais cesser de lyncher L. Mcbride. Cependant qui que vous soyez, ne faites plus jamais une troncature aussi laide s'il vous plaît.

    b) Le fond

    Bon il raconte une histoire ce bouquin quand même... Ça parait un peu simpliste dit dans le résumé, et pas forcément engageant puisque ça pue le roman d'initiation à 200m mais j'ai été surprise.
    Les événements sont assez déconcertants et il y a des petites touches d'humour très fraîches, pas mal de petites choses auxquelles je ne m'attendais pas, on quitte très vite la quête initiatique pour un very bad trip (pour Sam hein) et c'est assez bon à lire. L'auteur ne s'embarrasse pas trop des codes du genre et c'est très bien, on est dans de la fantasy urbaine (pour reprendre le terme consacré) avec un gros méchant, pleins de beaux gentils, des amis fidèles, sans peur etc On retrouve néanmoins le schéma classiques côté personnages mais ça s'emboîte bien dans l'histoire finalement.

    Mon grand regret étant donc ce côté "littérature jeunesse" avec un style sans relief, surtout pas compliqué et une histoire toute timorée, qui n'arrive pas à prendre son envol alors qu'il y a pourtant de très très bons éléments (pouvoir du nécromanciens pas exploités du tout par exemple, interactions entre races pas assez développées etc). Pourtant les enfants et ados sont capables de lire de gros livres avec des termes compliqués et un style de la mort qui tue tout (suivez mon regard vers Monsieur Tolkien) mais non on s'acharne à proposer à la jeunesse des choses faciles sans profondeur...
    J'ose espérer qu'avec ses futures romans L. McBride saura prendre son style en mains et surtout mieux maitriser sa narration, pourquoi pas avec des trames un peu plus développées.


    IV Finalement

    C'est pas un si mauvais livre que ça, y'a du bon et il est tout a fait adapté au public qu'il vise: pré-ados et ados, mais pas pour moi... J'suis devenue une vieille peau aigrie.
    Donc je le classe dans la catégorie roman de gare, parce que l'histoire est bonne même si elle aurait pu être mieux exploitée et parce que le style est... Non en fait il n'y a pas de style.

    Bilan très mitigé, mais j'ai quand même été transportée, c'est quand même ça qui compte toujours au final.


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